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    Mémoire engloutie, histoire des épaves de Marseille

    Le Liban

    Florian Launette & Mégane Chêne

    Depuis que l’homme navigue, la mer a conservé en son sein les navires perdus et engloutis. Elle les couvre d’un voile de sable, les habille d’éponges et de gorgones, et ouvre leurs cales aux poulpes et aux poissons. Nos fonds marins sont comme un livre d’histoire dont les pages s’écrivent au fil de nos découvertes. Et c’est ici, à Marseille, que tout a commencé.

    Dans la première moitié du XXème siècle, des pêcheurs remontèrent dans leurs filets des amphores antiques. Alertée, l’équipe de la Calypso, commandée par Jacques-Yves Cousteau, se rendit au pied du Grand Congloué, dans l’archipel de Riou, pour percer ce mystère. Equipés d’une des toutes premières caméras sous-marines (nous étions en 1952), les « hommes-grenouilles » filmèrent leur incroyable découverte : deux bateaux antiques chargés de milliers d’amphores et de pièces de vaisselle campaniennes datant du IIème siècle avant Jésus-Christ. La toute première campagne d’archéologie sous-marine venait d’avoir lieu. Dorénavant, grâce à la plongée sous-marine et aux techniques modernes, la mer allait pouvoir livrer quelques-uns de ses plus beaux secrets.

    Un peu avant midi ce 25 juin 1903, le Liban quitte le port. Ses cales sont pleines de lettres et de matériel scolaire pour la Corse. Sur le pont, les passagers ont encore la tête aux adieux qu’ils viennent de faire à leurs proches, restés sur les quais. Tous n’ont pas encore eu le temps d’acheter leur billet pour la traversée. Ils regardent défiler Maïre aux falaises dentelées - celle qui marque le début du voyage. Mais alors que le Liban double l’île, l’Insulaire surgit à bâbord. Il faut se croiser. Les équipages se mélangent les pinceaux. On ne se comprend pas. Et soudain, les navires se percutent. L’étrave de L’Insulaire est défoncée, il reprend rapidement sa route pour constater les dégâts au port. Il ne se rend pas compte que la coque du Liban est fendue et que l’eau s’engouffre à l’intérieur par gros paquets. A bord, le capitaine doit prendre une décision rapide. Peut-être pense-t-il aux tentures tendues sur le pont qui vont se transformer en piège mortel, à toutes les femmes empêtrées dans de longues et lourdes robes, à tous ces gens qui ne savent pas très bien nager, ou aux canots de sauvetage dont on n’a pas vérifié le bon fonctionnement depuis trop longtemps... Il tente coûte que coûte d’échouer son navire entre les deux îlots des Farillons, il espère peut-être que les passagers pourront s’y accrocher en attendant les secours. Mais Le Liban est trop gravement blessé. La coque s’ouvre, le bateau se déchire et sombre moins de 20 minutes après la collision. Quand les secours arrivent, il est trop tard. Plus de 100 personnes ont perdu la vie. La plus grande catastrophe maritime marseillaise vient de se produire.

    Quelques décennies plus tard, lorsque les premiers plongeurs firent glisser leurs palmes au-dessus de la carcasse brisée du Liban, il découvrirent des livres pour enfants, des bouteilles de bières, et cette série de hublots le long de la coque, toujours intacts.

    Mémoire engloutie, histoire des épaves de Marseille
    1. Un livre d'histoire
    2. Plongée sur le Liban
    3. Mémoire engloutie, la série